Vous trouverez ici quelques pistes pour vous aider à découvrir et comprendre l'architecture de terre du Maroc

Généralités
L'architecture de terre se trouve principalement dans le sud marocain présaharien, les vallées du Haut Atlas, mais aussi dans le Moyen Atlas et dans le Rif. Elle demeure, encore de nos jours, une pratique courante dans les petits villages.

L'architecture de terre a d'indéniables qualités : disponibilités des matériaux, adaptation aux besoins locaux, grandes qualités thermiques. Elle nécessite un investissement réduit en équipement; et donc des coûts moindres.
Ce type d'habitat doit s'adapter aux conditions locales liées au climat, à la présence de l'eau et à la présence des matériaux : la terre et les pierres.
La construction en terre exige une parfaite maîtrise de l'art de bâtir, un entretien et une restauration régulières. En effet, cet habitat fragile résiste mal au temps.
Malheureusement, les immigrés de retour au pays, se doivent d'afficher leur "richesse" et leur "prospérité" toutes relatives en construisant "moderne" c'est-à-dire en abandonnant la terre au profit de murs en béton et de toits en tôle.

Dans les années 80, une prise de conscience s'est faite en faveur de la préservation de cet habitat populaire, conçu non pas dans la recherche de la prouesse architecturale mais dans la recherche d'un maximum de confort et de protection (climats, conflits entre tribus). Cette prise de conscience se matérialise aujourd'hui par des créations d'associations, de coopérations (ex : France-Oman), la collaboration de l'Unesco avec le gouvernement marocain (le village d'Aït Benhaddou a été classé patrimoine mondial de l'Unesco en 1987).


Le village
Les villages se fondent souvent dans le paysage, car ils sont, la plupart du temps, construits dans le matériau local (terre ou pierre).
Ils sont le plus souvent orientés face au soleil levant.
Dans les vallées de cultivateurs sédentaires, les maisons sont blotties en villages compacts sur des pentes escarpées surplombant la rivière et les champs, ceci afin de laisser le plus de place possible aux cultures.
Les maisons s'imbriquent souvent les unes au-dessus des autres, les toits des unes servant de terrasses aux autres, le village est alors un enchevêtrement de murs, de toits et de terrasses.

Elles sont regroupées autour des tighremt (maison forte ou grande demeure patriarcale) et de l'igherm (grenier collectif). La mosquée n'est pas toujours visible.
La construction se fait sans machine. Le transport des pierres se fait encore de nos jours à dos de mule et le pisé est damé parfois avec les pieds, mais la plupart du temps avec un pilon.


La maison
Elle est construite en pierres sèches ou en pisé.
Pour les constructions en pisé, les parties hautes des murs sont parfois ornées de motifs géométriques : briques de terre crues ou pierres sont alors disposées en frise, parfois évidées en forme de chevron, de croix, de damier ou de losange (tous ces décors se transmettent depuis des générations).
Les briques crues utilisées pour ces décorations sont plus fines que celles employées pour la construction elle-même ; elles sont argileuses et ne doivent pas contenir de sable ; on y rajoute parfois un peu de chaux.
Les constructions en pierres sèches (privilégiées en altitude) excluent les motifs géométriques, le seul élément de décor est alors constitué de frises de pierre taillées en oblique.

La maison regroupe traditionnellement l'ensemble de la famille élargie ; de nos jours, elle tend à ne plus abriter que la famille restreinte.
Elle est conçue pour abriter hommes et bêtes ; l'été les moutons et les chèvres sont sur les hauts pâturages d'altitude, l'hiver ils sont enfermés dans l'étable.

En terrain plat, les maisons ont rarement plus d'un étage et l'extension se fait au sol. Lorsqu'elles sont adossées à une colline, les étages s'imbriquent et les toits sont utilisés comme terrasse par les habitants des maisons du dessus. Dans ce cas, l'extension des maisons se fait par l'adjonction d'étages.
Le rez-de-chaussée est en général réservé aux animaux (étables et écuries) ainsi qu'aux réserves ; le ou les étages sont réservés aux pièces d'habitation. Le 1er étage est réservé à la cuisine, par conséquent, c'est plutôt le domaine des femmes. L'hiver, le métier à tisser y est installé … la cuisine devient alors la pièce principale de la maison où tous les habitants se réunissent autour du feu pendant les froides journées.

Dans les étages supérieurs, les pièces sont réservées au maître de maison et notamment la pièce de réception, appelée tamsriyt. Si la maison est haute, un dernier étage peut être constitué d'une galerie ouverte sur la terrasse. Sur le toit, on construit parfois une ou deux pièces supplémentaires qui servent l'été de cuisine ou de chambre. Pour relier toutes les terrasses entre elles, des échelles rudimentaires, voire même tout simplement un tronc de noyer taillé d'encoches. Les terrasses sont également utilisées pour faire sécher les céréales.
L'intérieur des maisons est peu meublé et essentiellement aménagé avec des tapis et des coussins.

La pièce de réception
La seule pièce spacieuse de la maison est la tamsriyt, chambre pour l'hôte de passage ainsi que pièce de réception réservée aux hommes et située au dernier étage. Elle est meublée de banquettes recouvertes de coussins moelleux, de tables basses et de tapis. Les murs sont plâtrés et parfois laqués partiellement de couleurs pastel. Dans les maisons les plus riches, le plafond (en bois ou en plâtre) est décoré de dessins essentiellement géométriques aux couleurs vives, parfois agrémentés de motifs floraux ou de calligraphie, le tout est souvent complété par une frise en haut des murs.
Ce sont des mâalem (spécialistes et maîtres en la matière) du versant sud de l'Atlas qui effectuent ces décorations ; ils logent chez le maître de maison pendant toute la durée du travail. L'ensemble donne souvent un air de gaîté à la pièce. Le bois devenant un matériau plus rare et cher, les décors se font souvent sur des faux plafonds faits de tiges de roseaux recouverts de plâtre.

Les portes, autrefois toutes en bois, étaient fermées par une serrure du même matériau et ornées d'un heurtoir en fer forgé. Aujourd'hui la plupart des portes sont en fer forgé et peintes de couleurs vives.

Les fenêtres sont fermées par des volets intérieurs en bois souvent ornés de croisillons de moucharabieh ou de grilles ouvragées en fer qui permettent de voir sans être vu.

Le toit est toujours plat et sert de terrasse, de séchoir pour les céréales ou les noix, de cuisine d'été et parfois d'aire à dépiquer.
Sa structure initiale est composée de poutres de bois (chêne, peuplier ou fût de palmier), puis d'une couche de branchages de perches de genévriers disposés en trame serrée. Cette structure est recouverte d'une sous-couche végétale (branches de palmier, bambou ou herbes) et enfin d'une couche minérale constituée de terre argileuse damnée et très compacte qui garantie l'étanchéité.
Sous l'action de l'eau de pluie, cette argile se gonfle d'eau et constitue alors une épaisseur imperméable.
Ce type de toit nécessite un entretien constant. Après chaque pluie importante, il faut réaménager la couche protectrice et l'hiver le déneigement doit être fait rapidement.
Si l'eau réussit à s'infiltrer, la charpente pourrit et le pisé se désagrège ; l'étanchéité de la maison est alors perdue.

Le sol et les cours sont entretenus par les femmes. Outre le balayage, elles passent tous les 3 jours sur le sol une serpillière trempée dans du lait de chaux et de l'argile. Les murs eux sont consolidés avec le matériau local.

Aujourd'hui, afin d'améliorer l'imperméabilité et donc la résistance des toits et des murs, on adjoint une faible quantité de ciment ou de chaux.
Tous les ans, on rénove les enceintes et on refait les toits en remplaçant la couche de terre argileuse et la couche de feuillage.
Malgré un entretien soigneux et régulier, la maison finit par se détériorer et ne résiste plus aux intempéries. On préfère alors l'abandonner (elle est parfois transformée en étable ou en grange) et en reconstruire une nouvelle juste à côté. Ses ruines ocre font ainsi progressivement partie du paysage.

Les maisons disposent presque toujours d'une aire de battage.
Si la place manque près de la maison, on trouve alors des aires de battage à l'entrée du village.


La tighremt
Spécifique du Haut Atlas, la tighremt est l'ancienne demeure patriarcale. Elle constitue l'équivalent de la kasbah que l'on trouve dans les oasis du sud. Il y a d'ailleurs de grandes similitudes dans leurs plans intérieurs.
Les tighremt ont longtemps joué le rôle de châteaux forts où les hommes et les bêtes se réfugiaient en cas d'attaque.
En général, on trouve :
Au rez-de-chaussée : étable et bergerie + enclos,
Au 1er étage : garde-manger et grenier (stock de fourrage, de grains et outils agricoles)
Au 2ème étage et dans les étages supérieurs : logement à proprement dit + terrasse
Les demeures les plus grandes sont construites autour d'un patio central.


Le ksar - la kasbah
Propre au sud marocain : Tafilalet, Draa, Dadès, Siroua, Anti Atlas
Le ksar ou la kasbah représente avant tout une fondation collective pour réunir et protéger une grande famille ou une communauté.

La kasbah est une grande maison de maître, qui peut avoir 5 ou 6 étages.
Elle est plus fine et plus élancée que la tighremt, également plus décorée avec des motifs géométriques dans les parties hautes (alvéole de briques, ciselures fines) ; elle est construite dans un mélange de pierre et de pisé enduit à la chaux.
Elle peut parfois être une véritable petite citadelle qui abrite le clan mais aussi les récoltes et les animaux.

Les murs sont épais et élevés pour résister aux éventuels assaillants.
Les ouvertures sont petites pour préserver la fraîcheur et les pièces disposées autour de patios pour faciliter la circulation de l'air.
Les plus grandes constituent de véritables palais, avec un grenier collectif intégré.

Leur entretien coûte cher et on n'en construit plus aujourd'hui. Certaines sont encore habitées, mais nombre d'entre elles sont aujourd'hui désertées.
Elles sont nombreuses le long de la vallée du Dadès, appelée aussi la route des kasbahs.

Le ksar est un petit village fortifié. Un chef est élu pour 2 ans. Des règles de vie commune sont fixées (horaires d'ouverture et de fermeture des portes, animaux admis à l'intérieur, constructions autorisées). Les principaux équipements du ksar sont : le silo à grains, la mosquée et la place du ksar utilisée pour les fêtes et les grandes réunions.
L'une des maisons sert de "gîte d'étape". Le gardiennage, assuré à tour de rôle par une famille du ksar, suppose de fournir gîte et couvert aux hôtes de passage.

Mais le ksar a parfois un sens plus large qui est celui de village.
Le ksar d'Aït Benhaddou, situé à 30 km d'Ouarzazate, est un véritable enchevêtrement de maisons et de kasbahs, installé sur un promontoire surplombant l'oued et lui-même dominé par un grenier en ruine. Il y eut environ 100 familles dans le ksar, il n'en reste que 5, le village se vide et se meurt. Les maisons s'effritent et les habitants préfèrent habiter le nouveau village. Il a été classé en 1987 patrimoine mondial de l'Unesco. La réhabilitation du ksar est en cours : restauration des passages couverts, de la mosquée et du pavage des ruelles.
 

Mais le ksar a parfois un sens plus large qui est celui de village.
Le ksar d'Aït Benhaddou, situé à 30 km d'Ouarzazate, est un véritable enchevêtrement de maisons et de kasbahs, installé sur un promontoire surplombant l'oued et lui-même dominé par un grenier en ruine. Il y eut environ 100 familles dans le ksar, il n'en reste que 5, le village se vide et se meurt. Les maisons s'effritent et les habitants préfèrent habiter le nouveau village. Il a été classé en 1987 patrimoine mondial de l'Unesco. La réhabilitation du ksar est en cours : restauration des passages couverts, de la mosquée et du pavage des ruelles.


L'ighrem (berbère)
Il s'agit d'un grenier communautaire fortifié. On parle d'ighrem dans le Haut Atlas, mais d'agadir dans l'Atlas occidental et l'Anti Atlas.
Ils protègent les biens du village, les récoltes et les réserves alimentaires des éventuels pillards. En effet, les conflits étaient autrefois nombreux entre les populations sédentaires du Haut Atlas et les populations nomades sahariennes, notamment à propos de l'utilisation des pâturages.

Ces greniers sont toujours situés sur un piton ou un éperon rocheux. Les murs sont épais et peuvent atteindre 10 m de haut. De rares ouvertures permettent l'aération et laissent passer la lumière. Une porte unique permet l'accès au grenier.

Le grenier Sidi Moussa, situé dans la vallée Aït Bougmez, en constitue un bon exemple.

A l'intérieur, chaque famille du village possède une case dont la clé est détenue par le chef de famille. On y entreposait la plupart du temps des réserves alimentaires, mais parfois aussi de la laine ou des vêtements de fête.
Le grenier comporte parfois plusieurs niveaux, dans ce cas les cases sont à l'étage et accessibles par des échelles rudimentaires en bois, le rez-de-chaussée étant alors réservé aux animaux et au bois de chauffage.
Un gardien, qui habite à proximité, surveille les allées et venues, ferme le grenier le soir et en assure l'entretien. Il est payé en céréales, en moutons ou en laine.
Certains greniers collectifs pouvaient accueillir jusqu'à 500 personnes

L'ighrem peut également désigner un village entouré de fortifications ou de hauts murs et qui peut comprendre une dizaine d'habitations. Le berbère "ighrem" rejoint donc l'arabe "ksar", plus répandu sur le versant sud du Haut Atlas

Il s'agit du ksar arabe, qui lui s'est progressivement répandu et que l'on retrouve sur le versant sud du Haut Atlas


Les matériaux
En plus des matériaux fabriqués avec la pierre et la terre, cette architecture fait également appel à d'autres matériaux naturels : chaux, fibres végétales, bois … Ci-dessous un aperçu des principaux matériaux utilisés.

Le pisé (tallouaht ou tabout en berbère)

Le pisé est le matériau le plus répandu dans le Haut Atlas et dans la vallée du Dadès : il est constitué de terre humidifiée liée avec de l'eau, de la chaux et parfois de la paille.
En général, la terre utilisée provient du creusement des fondations de la maison. Ainsi les villages se confondent souvent avec la terre qui les entoure.

On utilise des banches en bois de 2 m de long sur 0,75 m de hauteur. Elles sont remplies de terre additionnée de chaux et d'eau. Le tout est bien malaxé, compressé et battu à l'aide d'un maillet en bois pour assurer sa solidité.
Une fois sec, on peut laisser le pisé tel que avec l'aspect rugueux et naturel de la terre (pour les murs d'enceinte par exemple). On peut aussi le protéger avec un enduit terre et/ou argile + chaux (+ parfois un peu de paille humidifiée) posé à la main et lissé avec une batte en bois pour les habitations. Parfois des briques cuites sont utilisées en renfort d'angle.
La banche est posée et fixée sur le mur à construire ; la terre est prélevée sur le lieu de construction, chargée dans des couffins et versée dans la banche. La terre est d'abord compactée avec le pied puis avec le maillet. La banche est ensuite démontée et remontée à côté. En une journée, on fait 3 à 4 banches.

Le pisé est un excellent isolant face aux températures extrêmes. Les murs stockent et rendent l'humidité de l'air ambiant : ce sont des régulateurs. Le pisé a une très longue inertie thermique qui réduit ainsi l'amplitude thermique. Il restitue avec beaucoup de retard le froid emmagasiné la nuit ou la chaleur emmagasinée le jour.

Cependant ce matériau résiste mal à l'altitude, au froid et à l'humidité. Ainsi plus on monte en altitude, plus le pisé est remplacé par la pierre sèche, parfois sur un seul mur ou uniquement sur le soubassement … puis dans les villages les plus hauts pour l'ensemble de la construction, d'autant que l'eau et la terre servant à la fabrication du pisé se font rares.


La brique d'adobe

La brique d'abode est souvent utilisée pour surmonter des maçonneries en pisé et faire des corniches en haut des murs.
Il s'agit d'une brique de terre crue, moulée et séchée au soleil. La terre est choisie avec soin (pour sa robustesse, sa granulométrie et son homogénéité). Cette terre composée d'argile et de sable est parfois mélangée à de la chaux, de la paille ou de la cendre. Elle est mouillée et malaxée avec les pieds afin d'obtenir une ??? homogène, puis elle est coulée dans des moules en bois en forme de brique et doit sécher plusieurs jours. Un artisan peut fabriquer environ 1500 adobes par jour.


La brique cuite

La brique d'adobe ayant une résistance toute relative, pour les entourages d'ouverture, les angles des murs, les voûtes et les coupoles, on doit recourir à des briques plus solides : on utilise alors les briques cuites.
On construit le four autour des briques à cuire. La plupart du temps, la cuisson se fait par combustion de feuilles de palmier ou de déchets d'olive. En fin de cuisson, le four est démoli pour récupérer les briques.
On trouve maintenant des briques de terre comprimées à l'aide de presse. Elles sont beaucoup plus solides, et on évite ainsi l'étape de cuisson qui est très polluante (surtout avec les déchets d'olive).


La chaux

La chaux est obtenue en faisant chauffer du calcaire, à 200°C on obtient du plâtre et à 1 000°C de la chaux (qui brûle pendant 2 à 3 jours).
La chaux est un liant facile à travailler et qui respecte les qualités thermiques de la terre. Elle résiste aux changements climatiques, limite les fissures, a une action désinfectante et évite la prolifération des parasites et des champignons.
Dans le Rif, à Chefchaouen, elle est mélangée à du bleu de cobalt et de l'huile de lin et recouvre les murs de la plupart des maisons.


Le tadelakt

C'est un revêtement mural intérieur, souvent utilisé dans les hammams grâce à son étanchéité. Aujourd'hui très à la mode, on le retrouve notamment dans les salles de bains de certains hôtels et de ryads. Son utilisation est appréciée dans les maisons du sud grâce à ses propriétés isothermiques
Cette technique était déjà utilisée sous la dynastie Almohade.
Le mur est d'abord recouvert d'un mélange de chaux pure naturelle finement tamisée (la chaux de Marrakech est particulièrement réputée) et de sable fin, à laquelle s'ajoute une couche de chaux et de poudre calcaire. La troisième couche permet de rajouter les pigments de couleur. Ensuite on lisse et polit avec un galet. La finition se fait en nettoyant le revêtement avec du savon noir et de l'œuf, ce qui donne son aspect brillant et craquelé. Si on ne souhaite pas de craquelures, on retire alors l'œuf et on passe une couche de cirage.
Le résultat donne un revêtement d'aspect satiné, agréable à l'œil et très doux au toucher : le mot dlek signifie en arabe "masser".


Le dess

Il s'agit d'un sol en terre battue stabilisé à la chaux. C'est le sol par excellence des maisons pauvres dans les campagnes.
La chaux est mélangée à du sable et à de l'eau. Elle est appliquée en couche épaisse, damée et polit avec une pierre. On obtient un sol dur et résistant à l'aspect marbré et parfois légèrement teinté, si on a rajouté des pigments.


Le bois

Il est utilisé pour les volets intérieurs, pour les portes qui sont parfois sculptées et pour les poutres des toits.
Dans l'Atlas, en fonction de l'altitude, on trouve du chêne vert jusqu'à 2400 m d'altitude, du pin d'Alep et différentes espèces de genévriers. Le plus caractéristique de tous est le genévrier thurifère qui pousse à plus de 3000 m et donc le tronc peut atteindre jusqu'à 10 m de circonférence.
Mais les forêts sont aujourd'hui fortement dégradées ; le bétail broute les jeunes branches, les paysans incendient les forêts pour étendre leurs cultures et les villageois ramassent le bois comme combustible pour la cuisine et le chauffage. Des tentatives sont faites pour protéger les forêts, reboisement, coupe du chêne vert autorisé uniquement comme bois de charpente.

L'important pour un mur de terre est de prévoir une bonne étanchéité en bas du mur, avec des fondations en pierre pour éviter les remontées d'eau venant du sol et de protéger le haut du ruissellement d'eau de pluie.